RDC: des affaires louches en or massif

Thursday, April 14, 2011

RDC: des affaires louches en or massif

 

Le 5 février 2011, la garde présidentielle en poste sur l’aéroport de Goma, chef-lieu de la province du nord Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), intervient à bord d’un Gulfstream V. Ce jet a été loué par la société de Houston Camac Energy. Ses trois membres d’équipage et leurs quatre passagers sont arrivés le 3 février en fin de journée, après avoir décollé du Fort Worth Alliance Airport, au Texas, et transité, apparemment, par les Bermudes puis Abuja, la capitale fédérale du Nigeria. Le tarmac de Goma est plutôt habitué aux gros porteurs de la Monusco, la mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC, et les Illouchines pilotés par des équipages de fortune. Pas à la présence d’un jet dont la valeur est estimée à 60 millions de dollars (42,27 millions d’euros).
Après avoir molesté et menacé de mort ses occupants qui s’apprêtaient à redécoller, la sécurité congolaise découvre à bord du jet une cargaison de 480 kilogrammes d’or. Valeur marchande: plus de 20 millions de dollars (14,1 millions d’euros). Valeur judiciaire: énorme pour le gouvernement congolais. Depuis l’automne 2010, les deux provinces du Kivu ainsi que celle de Maniema sont en effet soumises à une interdiction d’exploitation minière, pour casser les reins, selon le président Joseph Kabila, à une «espèce de mafia impliquant des hommes d’affaires véreux, des officiers militaires et des fonctionnaires». Les gisements aurifères ne ramèneraient que 150 millions de dollars (105,7 millions d’euros) par an à l’Etat congolais et 80% des minéraux passeraient illégalement les frontières du pays, pour être revendus au Rwanda, en Ouganda, mais également au Kenya et en Tanzanie.Terminator dans la transaction

BOSCO NTAGANDA DIT TERMINATOR
La valeur de cette cargaison de Goma est une belle affaire: aux dires des étrangers interpellés, 6,8 millions de dollars (4,8 millions d’euros) en cash auraient été transmis au vendeur, qui serait le général Bosco Ntaganda, alias «Terminator». La transaction avortée concernait de l’or provenant, selon le Congolais Fidel Bafilemba de l’ONG américaine Enough!, «des mines personnelles de Ntaganda en Ituri, alors qu’une autre partie serait originaire de Numbi (près de Nyabibwe), Itebero et la mine d’or d’Omate, à Wakilale».
 

Bosco Ntaganda est «un tueur féroce», poursuit Fidel Bafilemba. Jusqu’à 2009, avant de signer un accord de paix avec le gouvernement de Joseph Kabila, il sévissait dans le district d’Ituri au sein du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), milice tutsie dirigé par Laurent Nkunda. Ce sillage d’exactions et de meurtres entamé en tant que chef d’état-major des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC) vaut à Terminator d’être recherché par la Cour pénale internationale de La Haye pour crimes de guerre commis entre 2002 et 2003 en Ituri. Sauf que, depuis janvier 2009, l’homme s’est rallié aux troupes régulières des Forces armées de la République du Congo (FARDC) après avoir contraint au départ son parrain, Laurent Nkunda, aujourd’hui emprisonné à Kigali. Et, depuis, Terminator a su se rendre utile à Kinshasa.

 
Une armée dans l’armée
Dans le cadre de la première phase de l’opération Amani Leo menée avec des troupes de la mission des Nations unies, Terminator a ainsi codirigé les opérations contre la milice hutue des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), avec le soutien, dit-on, de Kigali. Pour autant, c’est un «pacte avec le diable» qu’a signé le gouvernement de Joseph Kabila avec Terminator. Tel un Frankenstein tropical, Terminator continue en effet à échapper à ses maîtres. La «régularisation» des CNDP aurait ramené de 3.500 à 11.000 de ses anciens combattants dans les troupes régulières. Or Bosco et plusieurs autres officiers ont fait de ce corps d’ex-rebelles une armée dans l’armée, où les anciennes «troupes du CNDP n’obéissent qu’aux officiers de CNDP», précise Thierry Vircoulon, responsable Afrique centrale de l’International Crisis Group.
 

Abandonnés par les FDLR, les gisements de Walikale sont devenus la chasse gardée, précisait en janvier 2011 les Nations unies, d’un pan de l’armée nationale «créé à seul but d’exploiter les bénéfices du commerce des minéraux, son déploiement suivant en effet les contours de l’une des principales zones aurifères et en cassitérite de la province». FDLR et forces régulières, les ennemis d’hier s’y partagent aussi parfois les profits. Pendant ce temps, les exactions se poursuivent. Depuis janvier 2010, Bosco Ntaganda, explique Fidel Bafilemba, «serait impliqué dans l’assassinat d’au moins 8 personnes, les arrestations arbitraires de 7 autres, ainsi que l’enlèvement et la disparition d’une autre».

Des inculpés vite blanchis

Le 15 mars 2011, le Gulfstream, les quatre passagers et le pilote sont transférés à Kinshasa, où le parquet général de la République se saisit du dossier. La justice autorise à garder 112 jours aux arrêts les inculpés, dès lors que ces derniers sont susceptibles d’être passibles d’une peine supérieure à six mois de prison. Mais Flory Kambage Numbi, le procureur général de la République, opte pour une «amende transactionnelle». Vendredi 25 mars, après avoir accepté de verser une amende de 3 millions de dollars (2,1 millions d’euros) pour «blanchiment de capitaux, achat illégal et détention illicite de substances minérales», les inculpés ont été libérés du centre pénitencier de Kinshasa. Libres de quitter le pays.

A Goma, Fidel Bafilemba préfère désormais «ne pas pousser trop loin cette histoire, étant donné que leurs collaborateurs sont des intouchables». De son fief de Ngungu, à 40 km de Goma, Bosco Ntuganda réfute toute implication dans le deal, excepté son «heureuse» conclusion: «Mes hommes ont travaillé avec les services de sécurité pour les stopper. Je suis un soldat, pas un homme d’affaires. D’autant que les activités minières sont interdites dans la région.» Sur les 6,8 millions de dollars que les hommes d’affaires disent lui avoir transmis, Terminator en aurait rendu, selon nos sources, 1,8 million (1,26 million d’euros), dont, ironie de l’histoire, 1 million en fausses coupures qui pourraient être liées à un réseau islamique international proche d’al-Qaida!

 

Les élections générales devant être organisées en décembre 2011 en RDC, l’affaire du jet de Goma aurait pu être l’occasion pour le gouvernement de Joseph Kabila de faire appliquer à la lettre sa politique de «Zéro Tolérance». Or le Congo semble à nouveau avoir opté pour un «Zéro Tolérance-Zéro conséquence»: non seulement Terminator reste libre, mais le dossier des hommes d’affaires a été classé comme si, là aussi, c’était de la nitroglycérine à ne pas trop agiter violemment, en public, et devant les médias.

 

Des «hommes d’affaires» et un «parrain»

Selon l’époux d’une des membres d’équipage du Gulfstream V, l’Américaine Kelly Shanon, première à avoir été libérée par les autorités congolaises, son séjour forcé à l’hôtel Ihusi de Goma s’est déroulé au milieu «de gens qui ne pouvaient plus s’entendre». Pourtant, c’est une vraie équipe de quatre partenaires en affaires qui s’était embarquée, début février, des Etats-Unis pour l’Afrique. Quatre brasseurs de dollars qui semblent tous avoir le même «parrain»: l’homme d’affaires nigérian Kase Lawal.

Sa société Camac Energy, dont le siège est à Houston, négocie aujourd’hui près de 100.000 barils de pétrole par jour, dont une partie produite dans ses blocks nigérians d’Oyo. Cotée au New York Stock Exchange, la société, est, avec près de 2 milliards de dollars (1,4 milliard d’euros) de chiffre d’affaires, l’une des plus importantes entreprises du business afro-américain. Ses contacts, tant avec les milieux politico-affairistes du Nigeria que dans les cercles du pouvoir américain et les milieux de l’énergie de Houston, ont permis à Kawal de devenir aux Etats-Unis incontournable dans le business international, particulièrement avec l’Afrique. Après avoir déjà été employé par les administrations Bush et Clinton au sein de commissions dédiées au commerce international, puis avoir contribué financièrement à la campagne sénatoriale d’Hillary Clinton en 2008, celui-ci a été nommé le 20 novembre 2010 par la Maison Blanche au sein d’un comité de 30 personnes sur la politique économique internationale.

Les spécialistes en affaires louches

Que fabriquait alors un Gulfstream V loué par sa société à Goma? Et qu’y faisait son demi-frère, Mickey Lawal, responsable des opérations nigérianes de sa société, avec un de ses collègues nigérians, Alexander Adeola Ehinmola, un Français, Franck Stephane M’bemba, et un ami américain de la famille Lawal, Carlos St Mary? C’est ce dernier qui aurait obtenu le feu vert de la Camac pour louer le Gulfstream V. L’homme est décrit par le Houston Chronicle comme un quadragénaire spécialisé dans les pierres brutes, qui «connait le monde des diamants du sang, des politiciens corrompus et des affaires louches, des coups de main à la CIA, des pots de vins et des boîtes bourrées de cash transportées vers des rendez-vous clandestins».

Kase Lawal n’a rien non plus d’un Saint. Nuhu Ribadu en sait quelque chose. Candidat à l’élection présidentielle nigériane de fin avril, cette figure de la lutte contre la corruption avait accusé en 1999 le millionnaire d’être impliqué dans un complot destiné à s’attribuer illégalement des concessions pétrolières. 10 millions de barils de pétrole avaient été illégalement pompés, soit une perte de près de 2 millions de dollars pour le trésor nigérian. Kase Lawal avait préféré fuir la justice nigériane, avant de revenir en grâce sous la présidence de feu Umaru Yadua, puis celle de Goodluck Jonathan.

Un micmac d’arnaques

Interrogé sur l’affaire du jet de Goma, le porte-parole de la Camac, Mike Androvett, a déclaré ne «vouloir rien dire tant que les détenus ne seront pas rentrés sains et saufs chez eux». L’avocat de Carlos St Mary, le Kenyan Punit Vadgama, s’est montré un peu plus prolixe. Selon lui, St Mary et ses partenaires auraient été victimes d’une arnaque. Le deal d’or, tout à fait légal selon l’avocat de Carlos St Mary, aurait dû en fait initialement se dérouler au Kenya avant d’être transféré sur Goma.

 
Hasard? Alors que nos hommes d’affaires étaient encore retenus à Goma, Joseph Cheptarus, agent fiscal kenyan enquêtant sur la présence d’un mystérieux stock dans un entrepôt de Nairobi —près de 2,5 mètres cubes de lingots!— était retrouvé assassiné devant son domicile. A Nairobi, on raconte désormais que cet or, dont la provenance congolaise ne fait aucun doute, aurait été exfiltré vers Dubaï…
 

Un avion lié à un richissime homme d’affaires proche des cercles du pouvoir américano-nigérian; un tueur recherché par la CPI; un tragique trafic d’or. Et, par dessus tout, une chape de plomb. C’est une bombe à fragmentation qui a explosé le 5 février dans l’Est du Congo. Kinshasa? Houston? Abuja? Washington?

 
 On ne sait pas encore jusqu’où, ni à quel niveau, retomberont ses éclats.
 
 
Author: Alain Vicky, In SlateAfrique, mis en ligne le 5 avril 2011

10 ANS APRES LE RAPPORT KASSEM, LE PILLAGE CONTINUE EN RDC

Le parlement Britannique exprime sa solidarité avec le peuple du Congo

DIX ANS APRES LE RAPPORT KASSEM SUR LE PILLAGE DES RESSOURCES NATURELLE DU CONGO, TRES PEUS DE CHANGEMENTS ONT ETE ENREGISTRES SUR LE TERRAINS.

VOICI LA REACTION BRITANNIQUE, DIX ANS APRES

Voici le lien du texte original Early day motion 1597 – UK Parliament

Que cette Chambre reconnaisse le 10e anniversaire du premier rapport de l’ONU sur l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres formes de richesse en République démocratique du Congo; note la militarisation continue de, et le contrôle illégal sur, l’étain, le tantale, le tungstène et les mines d’or par des groupes armés locaux ainsi que des éléments criminels dans l’armée congolaise pour financer leurs activités criminelles;

exprime sa solidarité avec le peuple du Congo, qui ont, pour plus de 13 ans subi les maux de la violence, les crimes de guerre, violations des droits humains, les crises humanitaires , pillages et viols;

invite le gouvernement rwandais à veiller à ce que son territoire n’est pas utilisé comme un terrain de négociation ou de transit pour les minerais du conflit du Congo, et demande au gouvernement d’encourager tous les britanniques à base de négociation ou appartenant à des sociétés dans les minéraux d’observer normes de diligence énoncées par l’ONU et l’OCDE, à préconiser une législation de l’UE juridiquement contraignant sur la transparence des entreprises dans les industries extractives à autonomiser les individus dans les pays en développement qui sont toujours riches en ressources naturelles mais pauvres en liquidités et que les renseignements défi de la corruption dans leur propre pays et d’envisager d’imposer une interdiction de Voyage et de gel des avoirs de ceux qui sont nommés et dénoncés dans le Groupe d’experts des Nations Unies et du Groupe d’experts des rapports conformément aux résolutions de l’ONU n ° Conseil de sécurité. 1952, 1807, 1896 et 1771, et de tout faire possible de restaurer la bonne gouvernance au Congo.

 

VOICI

 
LIRE AUSSI
 
THURSDAY 8th October 2009

Vol 50 N0 20

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A decade after the fall of Mobutu Sese Seko, the Kinshasa government is still plagued by grand corruption and its reform efforts look hollow

Several inconvenient facts are undermining President Joseph Kabila’s ambitious ‘zero tolerance’ anti-corruption campaign. Recent reports highlight the failure of efforts to reform Congo’s state and the continuing pillage of its mining industry by local and foreign interests.

On 26 September, the Senate published a 122-page report on mismanagement in the mining business. Congo made just US$92 million from this key industry in 2008 but lost some $450 mn. through under-invoicing, tax evasion, smuggling, fraudulent contracts and poor accounting. The Chairman of the Senate Commission, David Mutamba Dibwe, said most of the mineral exports are not declared and the poorly equipped taxation authorities are unable to track the trade or the revenues. In North Kivu and South Kivu Provinces, some 80% of exported metals, which include Africa’s largest tin shipments, are not registered. Only 1.09% of the tax due was paid on the $74.73 mn. claimed by the tax authorities, the Direction Générale des Impôts. DGI officials prefer to let debts accumulate, with arrears subject to heavy penalties whose amount they can then ‘negotiate’. Statistics bear little relation to reality and are compiled using ‘only one computer, which is old and has a very weak capacity’.

Then on 30 September, the 70-year-old Canadian mining lawyer Paul Fortin resigned as Managing Director of the state-owned copper mining company Gécamines after four difficult years. ‘Frankly, I’m tired,’ Fortin explained. He had tried to resuscitate the company’s finances and administration: his declared aim was to revive Gécamines’ production of copper, cobalt, zinc and lead in tandem with foreign partners while ensuring that employees were paid and that its debt was manageable. Fortin’s critics accuse him of failing to tackle the rampantly corrupt political elite which pushed through mining deals for private benefit, further undermining Gécamines’ position. Sources in Kolwezi said Fortin saw the limits of his own efforts when he visited Kamoto in western Katanga and discovered the factory had been producing 50 tonnes of copper a month without his knowledge for a year. The ownership papers were appropriately opaque, and the metal was transported to Lubumbashi and sold privately. Another report suggests that company directors were selling the state’s capital equipment privately, including machinery that Fortin needed to rebuild Gécamines’ dilapidated factories. The new man to watch at Gécamines is Calixte Mukasa, Fortin’s former deputy and now Managing Director.

 Mukasa is the uncle of Augustin Katumba Mwanke, a powerful advisor to President Kabila who was named as corrupt by the 2002 United Nations Expert Panel on the Illegal Exploitation of Natural Resources of Congo, after which he was briefly sidelined by Kabila. Mukasa is not thought to be enthusiastic about reform and accountability in the mining business.

 Like previous Gécamines managing directors such as Billy Rautenbach and George Forrest, Fortin is likely to return to Katanga in a private capacity, but he is legally obliged to stay away for a year. We hear he gets on well with former banker Rebecca Gaskin, who now heads United Resources and its joint venture operation with Gécamines at Kipushi. The troubles in Congo’s mining business are matched by concerns about political developments. It was recently revealed that Kabila is planning to change the constitution (adopted in December 2005) to abolish presidential term limits. For many Congolese this suggests a return to the pattern set by Mobutu Sese Seko.

 In mid-September, Kabila set up a commission to ‘evaluate’ the constitution, with a dozen representatives from the Senate, House of Representatives and Supreme Court. Under a senior lawyer, Néhémie Mwilanya Wilondja, the Commission held its first meeting on 18 September and jettisoned a proposal to create 15 extra provinces, in addition to the present eleven. Radically, it will consider extending the presidential term from five to seven years, with the possibility of further terms. The President would also chair the body in charge of judicial matters, the Conseil Supérieur de la Magistrature, thus breaching the separation of powers. The constitution prohibits alterations to the presidential term and guarantees the independence of the judiciary

. Parliament is to consider the Commission’s report next March. On 21 September, Communications Minister Lambert Mende Omalanga denied that the Commission existed; the following day, the Senate President, Léon Kengo wa Dondo, said it did exist and a week later, Mende said it was just a ‘cogitation of experts’. None of this has prompted criticism from the European Union which, with the United States, provided much of the $500 mn. to pay for the national elections in 2006. ‘I am not about to pay for a dictatorship here,’ said Louis Michel, the Belgian minister who was then European Union Development Commissioner, before the elections; now he believes in ‘quiet diplomacy’. At the end of June, Kabila declared that he intended to remodel the justice system. Soon after, 90 judges were told to retire or be fired. Next in line was the Ministry of Property Affairs; more than 80% of legal cases in Congo are about property rights and a piece of land may have several registered owners. Yet so far, reform has touched only the lowest rungs of the ladder. The much-criticised Finance Minister Athanase Matenda and advisor Katumba Mwanke hold on to their jobs despite repeated accusations by parliament and civil society.

Katumba Mwanke faces criminal charges in South Africa. The apparent perpetuation of the Mobutu-style system of political patronage, pillage of state assets and impoverishment of the citizenry provides the backdrop to a new study by academics in three continents, who argue that the Congolese state is beyond reform(1).

Edited by Theodore Trefon, the American who directs the Belgian Reference Centre for Expertise for Central Africa in Tervuren, Belgium, the study concludes that foreign-backed reforms have not produced any sustained improvement – rather tens of billions of dollars have left the country through capital flight and fraudulent sales of state assets. Foreign lending – amounting to more than $15 bn. in political loans for the pro-West Mobutu regime – further impoverished Congo. The United Nations peacekeeping force, the Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo, costs over $1 bn. a year, yet ordinary people do not live in safety, especially in the east where there is fighting against the Lord’s Resistance Army from Uganda and the Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (AC Vol 50 No 15).

Unrest persists in Goma and Lubero, involving soldiers of the national army. Hundreds of thousands of people have been chased from their homes. Grand macroeconomic reforms meant to reduce poverty have done nothing for Congolese, says Trefon. The UN Food and Agriculture Organisation reckons that at least 17% of the population is malnourished, even in Kinshasa, where there is no systematic conflict. The FAO reckons that a crisis exists when malnutrition is at 10%. Trefon argues that aid givers have exacerbated the calamity. As different agencies pursue different agendas, he says

http://www.africa-confidential.com/article-preview/id/3268/No-Title

«La suspension des activités minières à l’Est de la République Démocratique du Congo a favorisé le pillage des ressources naturelles».

ASADHO 

B.P.16737                 

KINSHASA 1

R.D. Congo                                     

Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme

African Association for the Defense of Human Rights

 

COMMUNIQUE DE PRESSE N°04/ASADHO/2011

«La suspension  des activités minières à l’Est de la République Démocratique 
du Congo a favorisé  le pillage des ressources naturelles».

L’Association  Africaine de défense des Droits de l’Homme, ASADHO en sigle, est  préoccupée par  la levée de la mesure de suspension des activités minières dans les provinces de Maniema, du Nord Kivu et du Sud Kivu,  alors que l’objectif[2] pour lequel elle a été imposée n’a pas été atteint.

En effet, en septembre 2010, le Président de la République Démocratique du Congo, Monsieur Joseph KABILA, avait décidé de suspendre les activités minières dans les trois provinces précitées sans avoir fait, préalablement,  une large consultation avec les Gouverneurs des provinces, les Assemblées Provinciales, les organisations de la société civile et les populations touchées par l’exploitation des mines (creuseurs artisanaux) pour recueillir leurs points de vue.

Au cours du même mois, les membres de la société civile et certains députés provinciaux de la Province du Sud Kivu ont, lors des échanges organisés par Me Jean Claude KATENDE, Président de l’ASADHO, décrié cette mesure  pour les raisons suivantes :

          Certains militaires et policiers affectés à l’Est étaient très impliquées dans l’exploitation illégale des minerais  de telle sorte qu’ils ne pouvaient pas assurer la garde des carrières minières fermées  sans les exploiter eux-mêmes ;

          Les Gouvernements provinciaux avaient perdu des recettes résultant des activités minières sans que le Gouvernement Central n’ait pris des mesures appropriées pour leur fournir des fonds de substitution ;

          Une partie de la population (creuseurs artisanaux) de ces trois provinces était privée d’une activité qui leur permettait d’entretenir leurs familles.

          La suspension  privait tous ceux qui sont liés à l’exploitation minière de manière directe ou indirecte des moyens de subsistance.

Six mois après la suspension,  la situation s’est empirée et la paix n’est pas restaurée à l’Est du Congo.  Les militaires, policiers et les groupes rebelles ont  pillé sérieusement les minerais à l’Est pendant cette période. Aucune enquête sérieuse n’a été menée par la justice pour mettre la main sur les responsables  et les commanditaires de la mafia qui sévit dans cette partie du pays.

La levée de la suspension devra être accompagnée des mesures tendant à lutter contre les abus décriés.

 Face à ce qui précède, l’ASADHO recommande :

Au  Président de la République:

          De faire ouvrir une enquête qui devra identifier toutes les autorités civiles, militaires et de la Police impliquées dans l’exploitation illégale des minerais à l’Est  et les faire traduire devant les juridictions compétentes ;

Au Gouvernement :

          D’accélérer la mise en place  du mécanisme de certification des minerais de l’Est pour ce qui concerne le côté congolais.

          De s’engager résolument dans la lutte contre l’impunité dans le domaine des ressources naturelles à l’Est du Congo.

                                                                                                              Fait à Kinshasa, le 10 mars 2011

                                                                                                                                ASADHO